Formes de poésie
2 Pseudos Haïkus
Poème japonais en 5-7-5, ici non respecté
Qu’a donc le gouvernail ?
La barque décrit des cercles
Et pas même une mouette
*
Jette dans le lac
Une seule goutte de vin
Le ciel vire indigo
*
Tu écris, tu écris encore
L’encre a baissé
La mer monte
*
À mon coup de fil de la Vierge
Tu n’as pas décroché
Les mésanges avaient de tes nouvelles
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Tu es dans mon rêve
La Terre a refusé de s’éveiller
Crois-tu que le soleil dorme encore ?
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La page était blanche
L’arbre s’est fait papier
Le filigrane dit ton nom
*
La sortie est absente
Je ne t’ai pas vu de longtemps
La comète fait le détour
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Tu poses le pied sur les planches
La colline respire du ventre
Le théâtre devient musical
*
La foule prolifère
Le monde se dépeuple
Le désert n’offre pas les splendeurs que l’on dit
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La pierre a fleuri
Ta lèvre a souri
Le soleil a rougi des plaintes de l’enfant
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L’aigle griffe le ciel
Le nuage a pleuré
Dans les serres s’emporte un rayon de soleil
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La roche est immobile
Et l’herbe pacifique
Sous un pétale de rose dormait une vipère
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La rive est fleurie
De fleurs carnivores
Les flots portent des chiens crevés
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Elle a voulu parler
L’arbre était muet
La vague rejeta la bouteille à la mer
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La fleur entre les dents
Pour la parole tendre
Un pétale a suffi à étrangler l’amour
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Des plongeons d’anges
Les rires de la mer
Et des oiseaux qui nagent et des poissons volants
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Les billets étaient faux
Le feu en filigrane
La banque a sursauté au casino désert
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La cheminée ronflait
Le vent cognait la porte
Un arbre de fumée poussait tranquillement
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La chambre apaisée
Relativité
La présence de ma chatte courbe l’espace-couette
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Nuages immobiles
Le crépuscule arrive
Dans les feuillages ronds de marronniers sans tronc
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