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Les Ecologiades - De quoi es-tu mort, mon amour ?
Créé au Festival SIGMA de Bordeaux et joué en tournée, 1971-72,
PERSONNAGES :
1 Servant, percussions et voix off
2 Une femme
HB l’homme-branche
1
11 Installation
Un espace rectangulaire encore profane.
Quelques postes de radio portables, branchés sur une ou plusieurs stations, diffusent le programme en temps réel.
Les éléments de jeu sont en vrac dans l’espace.
1 et 2 ne sont pas visibles … éventuellement anonymement dans le public qui peut-être installé tout autour ou frontalement.
1 entre dans l’espace et va tranquillement éteindre un à un les postes de radio. Puis, il va installer l’espace, transformer ce lieu profane en lieu sacré propre à recevoir le rituel. Silence, cérémonial de transformation. Puis au fur et à mesure de l’installation, il va introduire une figure rythmique par frappement des pieds au sol et des mains sur les objets qu’il dispose.
Enfin, il redresse une caisse qui gisait au sol parmi le désordre et la recouvre d’une étoffe noire.
2, qui jusqu’à présent était hors champ, entre. Elle tient une branche fourchue (HB), figurant corps et jambes, comme on tient un enfant dans les bras.
Elle va, neutre, s’allonger en gisant devant cette « pierre noire » qu’est l’autel que 1 vient de dresser.
Elle tient HB contre sa poitrine, comme enlacée.
12 Le message
1, avec ses instruments, développe une figure rythmique qui va souligner ses paroles. On peut l’entendre à voix nue, mais il serait préférable qu’il soit relayé par des haut-parleurs qui rendraient cette voix plus impersonnelle.
Il ponctue son discours par une trame rythmique.
1
Il y a longtemps, très longtemps. Au milieu d’un lointain 20ème siècle de l’ère dite chrétienne, un message signé par 2200 hommes de science de 23 pays avait été remis à un dénommé U Thant, alors Secrétaire Général des Nations Unies.
Il était adressé aux « trois milliards et demi d’habitants de la planète Terre » de l’époque, pour les mettre en garde contre « le danger sans précédent » qui menaçait alors l’humanité.
En réponse, le Secrétaire Général avait déclaré : « L’humanité a fini par prendre conscience du fait qu’il existe sur et autour de la Terre un équilibre délicat entre les phénomènes physiques et biologiques, qui ne saurait être bouleversés étourdiment par notre ruée vers le développement technologique …
Face à ce grave danger général, qui porte en lui les prémisses d’une extinction de l’espèce humaine, il se pourrait bien que, de notre réaction commune, naisse un véritable lien entre tous les hommes. Le combat pour la survie de l’humanité ne peut être mené que grâce à un mouvement concerté de toutes les nations ».
De trois milliards et demi, ils devinrent 4 milliards puis 6 puis davantage encore dans le siècle suivant. Mais rien d’autre ne changea. Et puis et alors ; et alors et puis …
Et maintenant …?!
La rythmique s’est accélérée puis se raréfie jusqu’à l’arrêt.
13 Installation (suite)
Sur la rythmique du début, 1 va terminer l’installation du lieu.
Cérémonial des 4 éléments :
Le lieu, devenu apte à recevoir le spectacle, va accueillir les « objets symboliques » : les 4 éléments. Chaque élément est représenté par un objet dérisoire et ayant souffert (témoin de la civilisation de consommation).
Exemple : Le feu un bol ébréché contenant de l’huile où trempe une mèche, l’eau une bouteille en plastique cabossée, la terre dans une boîte de conserve rouillée, l’air un fragment de masque à gaz. On peut utiliser d’autres objets pourvu qu’ils évoquent la même chose.
Ces objets sont disposés par 1 autour de l’autel. Il prépare aussi les gisants (la femme et l’homme-branche). Il dispose HB à côté de 2, lui figure un pantalon avec un tissu quelconque ou un fragment de pantalon. Il couvre le visage de 2 avec un journal, également l’emplacement où serait le visage de HB, avec un autre journal, qu’il fixe par un moyen quelconque (punaise, encoche …). Puis, il retourne neutre à ses instruments.
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