Elle propose aussi des textes terminés ou considérés provisoirement comme tels et consultables, des textes en cours d’écriture, des écrits pour le théâtre, la radio ou la télévision achevés ou en cours, enfin un «bloc-notes» de réflexions personnelles, le tout également consultable.
Accrocs dans le ciel
Je n’atteindrai jamais le pied de l’arc-en-ciel, l’autre côté de la colline, l’autre versant de la montagne. L’autre côté est toujours de l’autre côté. Assis au bord de la falaise, je ne vois pas la fin de l’océan qui plonge à l’horizon.
Et ta Chine ? On y va ou on n’y va pas ?
Si, par le Transsibérien.
Qu’est-ce qu’on fait du camion ?
Ferroutage.
Jamais entendu dire que le transsibérien ferroutait des trente-cinq tonnes.
Laisse faire l’ami Blaise. Moi, j’ai encore mes deux mains et je retourne en adolescence. Je ne me souviens déjà plus de mon enfance à des milliers de kilomètres de mon lieu de naissance, à Moscou aux mille et trois clochers et sept gares.
On va brûler du coeur comme la Place Rouge au soleil couchant. Comme Panaït Istrati, on aura le coeur brûlé de toutes les hérésies. On aura d’abord pris le train à la gare de l’Est. On aura dit à l’employé “Deux billets pour Moscou”, un pour moi et un pour moi. Même à Moscou, les rails ne se rejoignent pas encore. Je vais laisser mes yeux éclairer les voies anciennes : la Route de la soie dans les deux sens.
Pas pareil que le Transsibérien qui va à Vladivostok.
Jusqu’à Pékin aussi.
Pas la même époque, non plus. Qui t’empêche de faire l’itinéraire maintenant ? Il y en a plusieurs…
Routes de la soie, plusieurs, oui.
Je m’aperçois que je ne respire plus.
Accrocs dans le ciel - Souscription : Éditions 24X36